HELLO

Le collectionneur


Dimensions variables.

Tasses en pate à sel, reproduction d’œuvres d’arts issues de catalogue, étagère en bois. Une tasse est ajoutée à chaque exposition.

Cette pièce démontre l’aspect amoureux et possessif du collectionneur.
Ici, le désir de posséder des œuvres d’art clairement hors de portée laisse place au besoin de les réactiver aux travers d’actes artistiques amateurs proche du loisirs créatif, voire de l’ acte magique quitte à dénaturer complètement leur sens ou leur qualité esthétique.
Entre les mains de l’amateur-artiste, la transformation de cette simple image en tasse confère à l’objet un devenir aimé et vivant.
Maurice Rheims, commissaire-priseur, explique dans son livre Les Collectionneurs :
« Avec [ l’objet collectionné ], on peut établir une identification beaucoup plus étroite et exclusive qu’avec n’importe quel être humain. Un objet supporte n’importe quel excès de passion, il est une sorte de chien insensible qui reçoit les caresses et les renvoie comme un miroir, fidèle non aux images réelles mais aux images désirées. »

Le résultat, qui n’en est pas moins une succession de reproductions, peut s’envisager comme un musée personnel où différentes œuvres cohabitent et dialoguent ensemble.
À la manière des natures mortes, ces tasses présentent leur peinture comme des objets juxtaposés, créant par là même une sorte de montage cinématographique.
Pour citer Aby Warburg à propos de la nature morte : « Le regard s’attarde alors dans l’interstice, dans l’espace de rencontre et de frottement entre les objets. Sans autorité, la lumière se fait sur une poésie entrevue et laisse place au récit. »

Le collectionneur est certainement l’une de mes œuvres la plus personnelle dans le sens où elle est un condensé de ma propre méthodologie, de ma conception de l’histoire de l’Art et de ma façon d’utiliser les images qui nous entourent dans un rapport double : iconophile et iconoclaste à la fois.

Vue de l’exposition Biennale OFF, Rennes

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