» Le feu est l’allié des fêtes. Métaphore du collectif, ses mille flammes rassemblent les foules autour d’elles, encouragent et accompagnent l’expression ritualisée des passions humaines les plus diversifiées : le désir, la joie, l’amour, la jalousie, la colère, la folie, la tristesse, le désespoir.
L’ivresse des émotions collectives rend floues les limites entre fête et émeute, la première semblant toujours sur le point de bascule pour se confondre avec la seconde.
Les affiches de fêtes de village de Gregory Delauré, à priori anodines, renvoient ainsi à des dates historiques précises, toutes liées à des soulèvements dans lesquels le feu a été à
la fois un point de départ et le résultat. En point culminant de la fête, la liesse devient hurloir, le feu d’artifice se transforme en tirs de mortier, les émois deviennent émeutes, le capitalisme et les centre-villes sont réduits en cendres. » — Isabelle Henrion